Selina Forbes

Caractère & Physique :

C'est toujours assez délicat de parler de sa personne, vous ne croyez pas? Il y'a la personne que nous pensons être, celle que nous sommes et celle que les autres nous imaginent être. C'est une vieille théorie qui me plaît. J'en ai d'autres si vous voulez. S'il y'a un point sur lequel je peux me flatter, c'est d'être une femme instruite. Tous mes compères aristocratiques n'en ont pas autant dans la cervelle.

Odieuse? Un brin mais je ne m'ennuie jamais avec votre principe de modestie. Ce n'est que de l'hypocrisie et j'ai toujours été franche. Trop sans aucun doute...Même avec des années d'entraînements, j'ai encore du mal à mentir ou à repérer un menteur. Les relations avec autrui me sont effectivement difficiles. Je ne déteste pas les autres mais j'ai toujours des difficultés à comprendre ce qu'ils souhaitent ou à donner un sens à leurs agissements. Oh je ne les évite pas pour autant mais je ne suis guère à l'aise en société. Je suis toujours assez maladroite et malgré un bon fond qui m'est indéniable, je fini toujours par vexer autrui.

De ce fait, je préférerais toujours la compagnie d'un livre ou d'un bon film plutôt qu'une présence humaine. On me pense souvent agaçante, je ne l'ignore aucunement. Je crois que c'est du au fait que j'ai toujours mon avis sur tout mais pourquoi devrais-je me taire si j'estime pouvoir donner vie à la conversation? On me nomme parfois excentrique, d'autant que ma passion pour la cryptozoologie en amuse plus d'un, mais j'ai toujours vu cette remarque comme un compliment. Seule critique qui ne me met aucunement mal ou ne rend pas mon regard mauvais.

Quand à mon physique, j'aimerais vous dire que vous avez des yeux pour voir par vous même mais je vais encore sembler présomptueuse alors que ce n'est qu'un constat. Enfin! Je vais tenter de répondre à vos attentes. Je pourrais me décrire comme une plutôt jolie dame. Non point que je suis vaniteuse mais je n'ai jamais manqué de compliment sur mes cheveux soit disant doux, mon regard intense ou mon sourire. Sourire que personnellement j'ai toujours trouvé un brin trop chevalin. Mais je suppose qu'on ne manque jamais d'éloge quand on veut quelque chose d'autrui.

Ma peau a toujours été pâle et ma taille plutôt fine sans pour autant manquer de forme.Mais pour en revenir à ma chevelure, c'est elle qui manque totalement de grâce.Quoi qu'il arrive et même après des heures à me faire coiffer, quelques mèches agaçantes finissent toujours par s'échapper de ma coiffure. J'ai abandonné l'espoir d'avoir une chevelure parfaite. D'autant que sa couleur de feu m'a attiré bien des moqueries. J'ai parfois songé à les teindre mais je fini toujours par oublier de le faire.

Mes tenues n'ont rien d'extravagantes pour autant. Ce sont mes bijoux qui paraissent parfois surprenants. Une bague et un pendentif crocodile ainsi qu'un bracelet serpent sont souvent présents sur mon corps. Pourquoi les reptiles? J'aurais de nombreuses explications à vous donner mais peut-être pourrions nous en discuter autour d'une tasse de thé. Sinon, mon parapluie à tête de Vouivre en étonne toujours plus d'un. Il me sert souvent de canne puisqu'une faiblesse au genou gauche me fait boiter presque chaque jour que Dieu fait.

Histoire :

Je n'ai jamais été une conteuse fabuleuse. Ce n'est pas mon manque de créativité qui m'empêche de narrer une histoire mais ma fâcheuse tendance à digresser. Je tenterais donc d'être aussi précise et veuillez me pardonner si ma narration vous paraît alors saccadée, comme si je listais mes rares péripéties.

Mon existence débute il y'a de cela vingt huit ans. Née dans une de ces vieilles familles traditionnelles anglo-saxonnes, je suis fille d'un aristocrate anglais et d'une écossaise. Je ne doute pas que ma condition des plus privilégiées peut en faire rêver certaines mais j'aurais aimé naître dans une classe sociale plus modeste. Ce qu'il est ennuyeux de devoir suivre des codes et accepter des normes qui se devraient d'être obsolètes depuis des siècles. Il faut dire que je n'ai jamais réellement compris les attentes sociales et trop en mettre m'a surtout perdu. Décryptant mal autrui, j'ai donc grandie dans mon propre univers, ne laissant entrer dans mon monde que mon unique frère Keith, âgé de quatre ans de plus que ma personne. Mon comportement assez décalé amusa mes parents autant qu'ils l'agacèrent. Bien que ce moquant du regard que pouvait avoir leurs connaissances sur cette étrange fillette que j'étais, ils se frustraient souvent de ne pas réussir à dialoguer avec leur progéniture. Oui, au risque de vous surprendre si vous connaissez la demoiselle bavarde que je suis actuellement, je fus pendant plus de dix ans assez mutique. Autiste? Mon Dieu! Ne posez pas de diagnostic car vous avez pu voir nombre de stéréotypes honteux véhiculés dans les médias! Toutefois, j'admet sans honte que fasse à la pression imposée par les divers enseignants que je pu avoir, on me fit voir un certain nombre de thérapeutes. Rien n'y changea vraiment sauf qu'ils leur fut plaisant de savoir que je pouvais avoir des processus lié au syndrome dit d'Asperger. Non, je ne suis pas passionnée par les trains et je n'hurle pas quand on désire me toucher. Enfin...et surtout afin de me socialiser et m'ouvrir aux autres, mon père décida de m'envoyer dans un pensionnat pour jeunes filles de bonnes familles quand j'eu l'âge d'entrée au collège.

Ce ne fut pas la période la plus réjouissante de mon existence. Les adolescentes sont parfois des plus cruelles. De plus, je perdis ma mère vers mes quatorze ans et mon deuil se fit avec beaucoup de difficulté. Mon patriarche se remaria trois ans plus tard et si sa nouvelle femme est des plus adorables, je n'arrive guère à la voir comme une nouvelle mère. À la fin du lycée, j'entrais à l'université pour suivre des études scientifiques en zoobiologie. Passionnée, je me plongeais dans mes études jusqu'à avoir un doctorat et une place d'enseignant chercheur. Je donnais aussi des cours sur la cryptozoologie que j'affectionne tant, me moquant des regards moqueurs que cette lubie peut engendrer.

Il y'a de cela trois ans, je me disputais avec mon directeur de laboratoire et décidait de démissionner. Je me lançais alors dans des recherches personnelles, financées en grande partie par les fonds que mon père me laisse régulièrement pour que je puisse vivre confortablement. Finalement, lasse, je décidais de rejoindre la rédaction d'un journal scientifique basé à Seattle. Cela faisait à peine deux jours que j'avais signé quand on nous annonça que la fin du monde approchait. J'en ris et je m'amuse encore de la crédulité de bien des êtres! Voilà encore un mauvais coup pour augmenter les ventes de nombreuses sociétés. Les gens sont si crédules et peu réfléchis, l'Apocalypse n'a t'elle pas été annoncé des centaines de fois et ce à travers le monde? Je continue donc de mener ma petite existence solitaire sans crainte de perdre la vie prématurément. Nous faisons tous notre temps.

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ALINA KOVALENKO <span class="pris">▬</span> Selina Forbes

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